L’écosystème des crypto-monnaies est en pleine effervescence, mais il n’est pas exempt de zones d’ombre. Récemment, le créateur de BitClout, une plateforme de réseau social basée sur la blockchain, a été interpellé par la Securities and Exchange Commission (SEC), le Department of Justice (DOJ) et plusieurs procureurs, suscitant des inquiétudes quant à des accusations de fraude. Cet événement soulève des questions cruciales sur la régulation des actifs numériques et met en lumière les défis auxquels sont confrontées les innovations technologiques dans un cadre juridique en constante évolution.
Interpellation et Accusations
Nader Al-Naji, fondateur de la plateforme de réseaux sociaux crypto BitClout, a été arrêté et fait face à de graves accusations de la part de la SEC et du Department of Justice (DOJ) des États-Unis. Soupçonné de fraude électronique et de vente de titres non enregistrés, il est au cœur d’un scandale qui secoue le monde des crypto-monnaies.
Utilisation Frauduleuse des Fonds
Al-Naji est accusé d’avoir levé environ 257 millions de dollars par la vente du token natif de BitClout, le BTCLT. Selon les autorités, il a dépensé plus de 7 millions de dollars de ces fonds pour des dépenses personnelles, telles que la location d’un manoir à Beverly Hills et l’octroi de cadeaux en argent à des membres de sa famille.
Manipulation et Illusions de Décentralisation
La SEC accuse Al-Naji d’avoir manipulé la perception des investisseurs en présentant BitClout comme un projet décentralisé sans entreprise derrière lui. En utilisant le pseudonyme “Diamondhands”, il aurait fourni de fausses déclarations pour obtenir une lettre d’un cabinet d’avocats renommé, stipulant que les tokens BTCLT ne seraient pas considérés comme des titres selon la loi fédérale.
Réactions des Autorités
Gurbir S. Grewal, directeur de la division de l’application des lois de la SEC, a déclaré que les tentatives d’Al-Naji pour éviter les lois fédérales sur les titres et tromper le public investisseur ne seront pas tolérées. La SEC se tient prête à rendre Al-Naji responsable de ses actions frauduleuses.
Accusations Criminelles et Conséquences
En plus des accusations civiles portées par la SEC, des accusations criminelles ont été déposées par les procureurs du district sud de New York. Al-Naji fait face à un chef d’accusation de fraude électronique, une infraction pouvant entraîner une peine maximale de 20 ans de prison s’il est reconnu coupable.
Utilisation Controversée des Profils d’Utilisateurs
Dès son lancement début 2021, BitClout a suscité la controverse en créant des profils de grandes figures de la crypto sans leur consentement. Cette pratique a été jugée illégale par de nombreux juristes, affirmant que l’utilisation des images des utilisateurs des réseaux sociaux sans permission violait le code civil de Californie.
Problèmes de Monétisation et de Liquidité
Le modèle économique de BitClout a également été critiqué pour inciter au « canceling » des utilisateurs, permettant à des individus mal intentionnés de nuire à la réputation d’autrui pour en tirer un bénéfice financier. De plus, les utilisateurs devaient échanger des BTC contre des BTCLT pour utiliser leurs profils, sans possibilité de reconvertir les BTCLT en BTC sur la plateforme, bloquant ainsi leur argent.